Les confinements successifs et le couvre-feu saccagent à petit feu divers secteurs de l’économie. L’hôtellerie restauration ainsi que certains secteurs du tourisme figurent parmi les premiers passés sous la lame de la guillotine. En effet, interdiction leur est faite de recevoir des clients en salle ou en terrasse.
La seule opportunité qui s’offre aux restaurateurs pour sauver les meubles consistent à proposer la livraison de repas à domicile.
Et pour ceux dénués de livreur, le franchissement de cette étape passe forcément par les plateformes de livraison telles qu’Uber Eat, Deliveroo ou Stuart. Et le grand gagnant de l’histoire du couvre-feu semble-être tout bonnement Uber Eat. Mais pour expliquer les raisons de la sur-sollicitation de la commande en ligne, revenons tout d’abord sur les conditions du couvre-feu.
Conditions du couvre-feu sont de facto profitable à Uber Eat
Depuis la mi-mars 2021, les franciliens, la région Haut de France et les Alpes maritimes sont à nouveau confinés. Le reste du territoire métropolitain vit toujours au rythme du couvre-feu qui passe de 19h à 6 heures du matin.
Et les heures de soirée sont surtout propices à la livraison de repas pour plusieurs facteurs :
- Les personnes travaillant en journée doivent se dépêcher de rentrer chez elle le soir et n’ont pas forcément le temps de faire leurs courses.
- L’impossibilité de manger dehors fait toujours croître le désir de se faire livrer par son restaurant préféré.
- La possibilité de se réunir entre amis pour savourer la nourriture d’antan.
Car il faut se le dire, les réunions entre amis sont récurrentes malgré les interdictions. Et d’après le gouvernement, ce sont ces rencontres informelles qui sont à l’origine de l’explosion des contaminations ces dernières semaines.
Enfin, sortir pour chercher un repas avant l’heure du couvre-feu n’est pas un motif recevable pour les forces de police. D’ailleurs, il ne figure pas sur les attestations dérogatoires mises en ligne sur le site.gouv ou la plateforme TousAntiCovid.
Qu’encoure le consommateur lors d’un contrôle de police sans motif valable ?
C’est une question à laquelle nous devons répondre de toute pièce pour conforter l’argument de la multiplication des commandes en ligne pendant cette période trouble.
Le motif alimentaire n’est pas recevable. En revanche, le déplacement pour motif professionnel qui est le gagne-pain évident des livreurs Uber Eat est possible. Cette évidence peut donc favorablement alimenter toutes les demandes tant que des prestataires sont capables de faire les va et vient entre les restaurants et les clients à domicile.
Cependant, le fait de contrevenir sans argument aux sorties pendant le couvre-feu est passible des sanctions suivantes :
- D’abord, une amende de 135 € possiblement majorée à 375 €
- En cas de récidive 15 jours avant une première sanction, une amende de 200 € pouvant atteindre 450 €
- Après 3 infractions en 30 jours : une amende de 3 750 € est adressée à la personne et elle court un risque de 6 mois d’emprisonnement.
Il est donc capital de s’informer au mieux et de suivre de réelles indications pour bien vivre ces périodes de confinement et de couvre-feu.
A titre d’exemple, cela signifie que si vous êtes disposés par votre propre chef à aller chercher un repas dans une pizzeria toulousaine ou un japonais à Paris, vous risquez de prendre une sévère amende. Car les forces de l’ordre quadrillent les secteurs et points stratégiques des grandes métropoles pour assurer la sécurité publique. De plus, les restaurateurs ne vous serviront pas car eux aussi encourent une fermeture administrative en cas d’accueil de public.
Du coup, tout ce contexte et ces circonstances bénéficient donc en dernier à Uber Eat en période de couvre-feu.
Comment la célèbre plateforme de livraison assure sa pérennité en période de couvre-feu ?
La digitalisation fait les beaux jours d’Uber Eat. Et sa stratégie marketing n’est certainement pas innocente de son succès économique. Premièrement, il est possible de télécharger énormément de coupons de réduction ou d’offres alléchantes pour les internautes. Et lorsque l’on se retrouve à plusieurs pour un repas de groupe, le coût de la part individuelle tombe drastiquement. Au final, le consommateur se trouve souvent favorisé en commandant directement chez Uber Eat. De plus, le temps de livraison se trouve vraiment raccourci car ce sont les livreurs les plus proches du point de vente qui sélectionne la livraison.
Ainsi, l’acheteur est doublement récompensé par des prix avantageux même s’ils sont légèrement plus élevés que le sur place. Ensuite, il bénéficie d’un temps de livraison rapide qui repose entièrement sur la motivation des livreurs sur lesquels s’appuient l’enseigne.
En dernier lieu, le couvre-feu a encore plus bénéficié à Uber Eat dans sa capacité à recenser les restaurants des grandes villes françaises. N’ayant d’autres choix pour survivre, les patrons ont du tous s’inscrire d’office sur la plateforme pour pouvoir travailler leur visibilité. En recensant un nombre conséquent de restaurant, Uber Eat fait grossir le référencement naturel de son site telle un poulpe qui déploie ses tentacules. Cela lui donne la prééminence sur le marché et marque son heure de gloire sur la Toile.
Et au final, restaurateurs et livreurs sont-ils satisfait de ce service ?
Tout penserait à croire que oui. Cependant, il n’en est rien. C’est réellement l’ubérisation des conditions de travail qui s’exerce dans ce domaine. C’est plus la loi du « marche ou crève » qui règne en maître. Car d’un côté, les restaurateurs doivent accepter des commissions très importantes sur leurs commandes qui selon les dires de certains de nos contacts atteignent du 45% net dans certains cas de figure. Dans l’autre sens, les conditions des livreurs reposant sur l’autoentreprise sont de plus en plus précaires et obscures. Ils subissent de plein fouet les contraintes imposés par la multinationale qui ne fait pas dans la dentelle.
Bien qu’elle soit la grande gagnante des épisodiques couvre-feux imposés dans ce contexte de crise sanitaire, les prochaines lois ou décisions de justice prise à son égard pourront peut-être mettre un frein à des pratiques libérales douteuses.
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