14Ainsi, le gouvernement a mis en place de nouvelles préconisations à destination des collectivités, afin de les aider à réduire leur empreinte écologique.
Des bonnes pratiques, mais aussi des guides utiles pour tous, pas seulement les administrations.
Les actions gouvernementales s’enchainent
Progressivement, le gouvernement met en place de plus en plus de mesures, incitatives ou obligatoires, afin de passer à l’action en matière d’écologie du numérique.
En février 2020, chaque ministère avait été invité à initier des programmes d’action. Un an plus tard, le ministère de l’Écologie avait publié sa feuille de route visant à développer les connaissances de l’impact environnemental du numérique, mais aussi à guider les organisations vers la sobriété numérique.
En effet, avec l’arrivée de ces nouvelles mesures, les collectivités de plus de 50 000 habitants doivent désormais suivre la voix de l’écologie numérique et mettre en place une stratégie numérique responsable au plus tard en 2025. Cette obligation, n’est pour autant pas facilement comprise par les collectivités, puisque le texte ne mentionne ni comment ni pourquoi. Une défaillance que rapporte Richard Hanna, chargé de projets numériques écoresponsables au sein de la Dinum.
Plus récemment, la loi du 15 novembre visait aussi à inciter les organisations à s’engager dans la voie du numérique responsable et cherche à responsabiliser les acteurs.
Mettre en place des bonnes pratiques
La mission Numérique écoresponsable copilotée par la Dinum et le ministère de l’Écologie a été mise en place pour guider et éclairer les organisations vers l’écologie numérique. Cette mission compte déjà trois guides pratiques à son actif.
Le premier guide de la liste concerne les achats éco-responsables, il a été publié en avril 2021. Les prescriptions vont aider les collectivités à respecter les nouvelles obligations introduites par la loi Chaize. Le recyclage des appareils numérique est une véritable problématique environnementale et les solutions passent aussi par des achats plus responsables.
Le second guide est un référentiel d’écoconception de service numérique sorti en octobre 2021.
Cela revient à responsabiliser les acteurs sur les problématiques liées à l’environnement à partir de la conception d’un service ou d’un produit en ligne. Il vise à repenser la construction d’un service numérique en prenant en compte les problématiques environnementales au stade de la conception pour mieux développer le service en question.
Enfin, le dernier guide publié le 17 février 2022 liste les bonnes pratiques en matière de stratégie, de formation, de pilotage, d’achats ou encore de stockage de données. Ce guide est d’ailleurs accessible en consultation publique jusqu’au 1er avril. Il liste et mentionne de nombreuses pratiques éco-responsables pour réduire son impact environnemental.
Cela peut passer par des achats de matériel reconditionné, mais également par l’utilisation même de nos services, comme nettoyer sa liste d’emails plus régulièrement pour ne pas surcharger les services de stockages en ligne. Toutes ces pratiques visent à reconnaitre les points faibles de nos méthodes actuelles afin de trouver des solutions adéquates.
La quantité d’appareils numériques en question
Ces ouvrages vont aider les administrations et les collectivités à définir de nouvelles priorités en matière de numérique. Le sujet est loin d’être immatériel bien que l’on parle du domaine de l’internet et du numérique. Cette technologie est tout à fait tangible et ses répercussions sont réelles.
Derrière la façade numérique, il y a des infrastructures, des serveurs, des écrans. Tout cela consomme des ressources énergétiques. Il n’y a pas que l’électricité, quand bien même les Gafam se félicitent de passer au vert, ils oublient de préciser que leurs data centers consomment des milliers de tonnes d’eaux pour leurs serveurs.
Sans être des organisations de cette ampleur, les collectivités et les administrations peuvent tout de même jouer un rôle dans la responsabilité écologique. Ainsi, le premier levier sur lequel jouer pour ces organismes est la multiplication des écrans.
La fabrication des matériels consomme énormément de ressources rares, on le constate malheureusement aujourd’hui avec les pénuries de micros conducteurs par exemple. Avoir deux ou trois écrans d’ordinateur n’est pas nécessaire pour tous les professionnels. De même pour le portable professionnel s’il n’est pas indispensable.
N’est-il pas possible d’utiliser un mobile professionnel en tant que mobile personnel ? De même pour les ordinateurs, lors de la pandémie, de nombreux salariés, on peut effectuer leurs tâches professionnelles avec un ordinateur personnel.
Ce n’est pas impossible même si évident la sécurité entre en jeu dans certains cas. Toutes ces questions sont des leviers sur lesquels agir afin de réduire considérablement les besoins en ressources du numérique.
Convaincre tout le monde
Ces problématiques ne sont pas toujours évidentes à aborder avec des élus. Il faut réussir à faire converger ce domaine avec des questions sociétales qui pourront peut-être intéresser davantage les décideurs.
On peut parler par exemple de l’illectronisme, c’est-à-dire l’illettrisme numérique. Des millions de français sont concernés par cette question, ils sont incapables de comprendre comment utiliser la grande majorité des appareils numériques actuels.
Le recyclage des appareils numérique peut ainsi être un moyen de faire bénéficier les plus démunis d’outils qu’ils ne peuvent obtenir autrement et leur faire apprendre leurs utilisations.
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